Peintures Papouasie

Jos van den Berg • 1948 • Apeldoorn

 
   

La Papouasie est l’île aux traits les moins indonésiens de l’immense archipel d’Indonésie. Au dix-septième siècle, les Néerlandais la nomment Nouvelle-Guinée. En 1963 devenue province indonésienne, elle est appelée « West Irian », puis un peu plus tard « Irian Jaya ». De nos jours, elle s’appelle la Papouasie. Les Papous sont parents des aborigènes d’Australie et présentent des caractères bien différents de ceux des autres groupes ethniques de l’archipel, où plus de 800 langues différentes sont utilisées. L’organisation Papua Merdeka soutient l’indépendance. Depuis bien longtemps déjà, la partie Est de la Papouasie, qui s’appelle de nos jours la Papouasie Nouvelle-Guinée, a acquis son autonomie par rapport à l’Australie.

Les pittoresques sculptures de bois des Papous sont des objets particulièrement recherchés dans le monde entier. Les boucliers des peuples Asmat et les tambours des Marind-Anim du Sud sont renommés. Les « korwar » (statues sacrées en bois représentant les ancêtres) surtout originaires du nord et de l’ouest de l’île et les repré-sentations picturales sur des morceaux d’écorces provenant de la région de Sentani en sont des exemples incontournables. Les masques et les sculptures des régions Sépik, Maprik et Muprik en Papouasie Nouvelle-Guinée sont souvent extrêmement dérou-tants.

Jos van den Berg a effectué plusieurs séjours en Papouasie. A bord d’un pinisi (sorte de goélette en bois), il a navigué le long de la côte septentrionale de Sorong à Biak, à bord d’un avion de tourisme Fokker F-27 et à pied, il s’est rendu vers le Dani et le Lani dans la vallée de Baliem dans la région montagneuse centrale ; en bateau, il est parti de Sorong a franchi le cap « tête d’oiseau », puis s’est dirigé vers la région méridionale des peuplades Mimika et Asmat. En 1961, du fait de la disparition choquante de Michael Rockefeller, fils de Nelson Rocke-feller, le puissant gouverneur fortuné américain, le peuple Asmat a acquis une sinistre réputation de peuple de coupeurs de têtes, de guerriers, mais aussi d’artistes.

Au fil des ans, Jos van den Berg a exploré les coins les plus reculés de l’Indonésie, pays doté d’une riche culture. Il accorde encore et toujours une certaine fascination pour le langage des formes primitives
particulièrement variées des Papous. La mante religieuse est un motif inséparable des représentations faites sur les boucliers, les représentations en bois et les canoës (praos) du peuple Asmat. Leurs ancêtres ont une réputation de coupeurs de têtes et sont symboliquement représentés par la mante religieuse, qui comme chacun sait sectionne la tête du mâle après l’accouplement.

La plus grande partie de la Papouasie se compose d’une forêt vierge impénétrable comportant tout un réseau de rivières sauvages aux nombreux méandres. Dans l’intérieur des terres, différentes tribus vivent encore à l’âge de la pierre. Dans les basses-terres méridionales, les peuples Asmat et Kamoro d’une grande sensibilité artistique survivent au milieu d’immenses zones marécageuses et de forêts de palétuviers impénétrables où règne le paludisme, une région boueuse et peuplée de crocodiles de mer. Rouge terre, gris, blanc et noir sont les couleurs de cette région du Sud.